Ils ont créé Paradox, ils en parlent…

« Dans notre famille, les contes nous ont donné l’impulsion de bouger, de nous confronter au monde. Ma mère nous les racontait dans notre enfance et les a écrit pendant longtemps ; mon frère Abbi les vit au quotidien en pratiquant son métier de conteur, et dans ma tête j’ai toujours une histoire qui danse sur une feuille de papier : c’est une évidence, la feuille donne envie d’être prise, d’être lue, d’être partagée. Il me semble naturel aujourd’hui de vouloir rassembler les contes pour créer des livres, des objets de beauté : de faire le pont entre le contenu d’une histoire et sa relation au papier, de me mettre au service de cette danse entre forme et sens, pour entrer dans la pensée du conteur ; d’avoir tout simplement envie de vivre cette aventure familiale élargie… et de la communiquer. »

Erik Patrix, graphiste, participe avec son atelier, à l’éclosion de la communication visuelle.
Abbi Patrix, conteur ; depuis vingt-cinq ans il raconte des histoires dans toute la France et à l’étranger, fonde sa propre compagnie de conteurs et musiciens, plasticiens et écrivains, La Compagnie du Cercle ; il est artiste associé à La Maison du Conte de Chevilly-Larue, vouée à la discipline de l’oralité ; il est un pionnier du développement des conteurs contemporains.
Ils mettent leurs qualités, leur originalité et leur passion créative au service de leurs partenaires culturels.

« S’embarquer dans la création d’un nouveau spectacle, c’est un périple de plusieurs mois, parfois de nombreuses années. Pour le conteur, c’est toute une histoire. Avant de partir, il passe par un long chemin intérieur pour aboutir au coup de foudre final. Il embarque un compagnon de voyage à ses côtés : un personnage, une épopée, un rêve, un mythe ; ils vont cheminer ensemble avec leur mode d’emploi, leur mélange empirique et singulier, oralisé ou écrit… Puis le moment vient de s’exposer: de monter sur scène et de rencontrer ses spectateurs. Là, dans l’espace vivant entre le conteur et le public, le spectacle peut bouger, s’adapter, se manifester. Il n’a pas de forme définitive: il prend vie. Après la scène, que deviennent-ils, le conteur et son texte ? On aimerait que cette matière si intime puisse voyager, elle aussi : se déployer aux quatre vents, être lisible, transmissible. On aimerait que d’autres puissent la partager… L’épopée ne fait que commencer. »