Alain Le Goff

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La parole comme la vie tourne toujours autour des mêmes chemins, elle fait des tours, des détours, des retours.
Rien d’étonnant donc à retrouver conteur, vingt ans plus tard, quelqu’un qui à l’université s’est plongé avec passion dans les mythologies grecques et latines.
Alain Le Goff a été quelques années enseignant, mais l’école enfermait sans doute trop la parole vie et il lui a fallu vagabonder dans le monde avant de retrouver le conte : tout à tour tisserand, menuisier, clown, comédien… Aujourd’hui il raconte la Bretagne comme pas un : quand il parle, c’est ce pays de Bretagne que l’on entend et que l’on suit quand on ne le voit plus ; que l’on rêve si l’on ne l’entend plus. Pays d’ambiguïté où le ciel se confond avec la mer, le réel avec l’imaginaire. Pays de mondes parallèles, de royaumes sous les pierres et de palais au fond des étangs. Parler c’est laisser cette longue et lointaine parole traverser celui qui parle. C’est avec ses propres mots, ses propres images, ses propres rythmes qu’Alain Le Goff parle de ce qui l’entoure. La légende de la ville d’YsTristan et Yseult ou Les légendes de la Mort, il n’en est que le « passeur » et une fois que vous l’aurez entendu, vous le reconnaîtrez facilement. S’il vous fallait d’autres signes d’évidence, l’arrondi du geste et les rides du rire en sont, la moustache et les lunettes de métal aussi. Si vous ne l’entendez pas à Quimper ou à Rennes, vous l’avez peut-être entendu au festival d’été du Québec, à Bamako au Mali ou à Vienne. A moins que ce ne soit à Spézet pour la grande fête Kaolmourk ou à l’Alliance Française de Budapest. Si vraiment vous ne l’avez jamais rencontré, vous avez peut-être acheté ses CD, La légende de la ville d’YsHistoires sous le ventTristan et Yseult ou  Baleines Baleines.
Si ce n’est pas lui, c’est peut-être un autre… Les conteurs sont uniques et interchangeables, singuliers et universels. Alain Le Goff parle, mais on entend tous les autres derrière. Ainsi va la vie…